Life as an Exhausted Man
Updated: Jul 15
(September 2023 note: I am no longer handicapped. I explained why in this article).
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(French translation by Mr. Roland Leblanc. English Below)
La vie d'un homme épuisé
D'une manière générale, je ne suis pas un jaloux, même si je sais bien qu'il y a des gens plus "privilégiés" que moi simplement parce qu'ils n'ont pas certains handicaps qui les gênent ; handicaps que j'ai.
Je n'aime pas non plus pleurnicher, mais cela ne m'empêche pas de ressentir le besoin de partager mon histoire avec ceux qui peuvent en bénéficier, qu'ils aient ou non les choses que j'ai.
Avoir l'autisme n'est pas si difficile quand on n'interagit pas avec beaucoup de gens ou avec des gens qui sont agressifs par nature ; avoir un trouble anxieux est acceptable tant que les déclencheurs ne sont pas présents et que l'environnement est globalement sûr pour vivre.
Cependant, s'il y a quelque chose qui pénètre ma solitude, c'est mon syndrome d'épuisement. Je ne sais pas avec certitude ce qui l'a causé, mais ce que je sais, c'est que cela m'a empêché de faire beaucoup de choses que j'aurais pu faire autrement dans ma relative solitude - principalement lire beaucoup, faire de l'exercice régulièrement, etc. .
Ce sont des choses que je veux faire, mais ce syndrome rend ces activités extrêmement difficiles à faire, quelle que soit ma volonté.
À titre de comparaison, c'est comme un aimant qui vous rejette au lieu de vous attirer. Vous voulez coller à l'aimant, mais il ne fait que vous repousser comme le courant d'une chute d'eau pendant que vous essayez de l'escalader.
Ironiquement, ce syndrome m'empêche de dormir, car son intensité est trop distrayante pour que je puisse m'endormir. Par conséquent, je dois être prudent lorsque je répartis les énergies mentales limitées dont je dispose.
Si cela signifie sauter des choses que j'aurais autrement faites, alors tant pis, car il reste encore des jours à vivre où je peux effectuer ces actions. Même sans ce syndrome, Rome ne s'est pas construite en un jour, comme on dit.
Je ne suis pas votre philosophe typique qui parle constamment de d'autres philosophes dans l'histoire de notre espèce. J'ai suivi quelques cours de philosophie à la fois à l'université et en ligne, mais dans l'ensemble, je trouve qu'il est beaucoup plus facile, sur le plan énergétique, d'être un contemplateur qu'un spécialiste de la philosophie.
Contempler est plus facile car il n'y a pas de surcharge mentale, et si jamais je retournais à la vie universitaire, je pourrais, par accident, rendre mon syndrome plus grave qu'il ne l'est déjà.
Être son propre philosophe en général semble me donner plus de liberté que de m'associer à une école de pensée ou à une autre.
À cause de cela, je ne vois pas la raison énergétique d'investir dans d'autres philosophes (même si je l'ai partiellement fait) alors que je peux contribuer au monde avec ma propre philosophie.
Si on parle d'être occupé, rappelez-vous qu'avec ce syndrome je ne peux techniquement pas exercer la plupart des métiers, subalternes comme intellectuels. J'aurais besoin de nombreuses pauses et je ne serais peut-être pas à la hauteur, non pas parce que je suis paresseux, mais parce que la sensation intense d'épuisement est trop puissante pour me le permettre.
Comme il est dit dans les enseignements taoïstes - Wu-Wei - faites un effort sans effort. C'est mon effort idéal en tant qu'homme généralement épuisé - être capable d'effectuer autant d'activités que possible en gaspillant le moins d'énergie possible.
Quoi qu'il en soit, nous devons être réalistes si nous voulons être raisonnables - accepter ce qui est sous notre contrôle et au-delà, comme l'a dit Épictète.
Il n'y a pas grand-chose que je puisse faire contre cet épuisement général autre que d'avoir beaucoup de périodes de ressourcement. Vous pouvez prétendre que j'aurais pu gagner ma vie en tant qu'écrivain dans une grande entreprise, mais je ne peux pas me forcer à écrire quand je suis trop épuisé.
Dans le passé, j'ai essayé de travailler comme écrivain indépendant pendant quelques mois ; j’étais trop épuisé pour finir le travail qu'on m'avait confié.
S'il y a quelque chose que j'ai peur de faire en dehors de mon appartement, c'est de montrer ma carte d'identité en tant qu’handicapé dans un supermarché, si je suis trop épuisé pour faire la queue.
Les gens ne peuvent pas comprendre à première vue, et je ne peux pas leur reprocher d'être ignorants des handicaps invisibles. Heureusement, j'ai quelqu'un pour faire les achats à ma place.
Bref, je suis bien conscient que j'aurais pu être quelqu’un de plus grand, philosophiquement parlant. J'aurais pu avoir quelques diplômes, peut-être même un doctorat, être capable de supporter de longues discussions avec d'autres philosophes et me faire connaître suffisamment comme Jordan Peterson ou Slavoj Zizek.
Cependant, je dois répartir judicieusement mes énergies afin de vivre à la fois de manière productive et heureuse.
Ce n'est pas toujours facile mais je m'en sors. Je suis toujours satisfait du fait que j'ai réussi à être néanmoins très productif malgré le fait que je n’ai que : 20 ans.
Comme je l’ai écrit ailleurs, au-delà d'écrire des articles comme celui-ci, j'ai peu de raisons de vivre, même si je ne suis pas suicidaire ou quoi que ce soit.
Je n'aime pas certaines communautés philosophiques d’aujourd'hui, du moins d'après ce que j'ai moi-même vécu. Ils ne sont pas assez tolérants envers les handicapés. Ils peuvent être hostiles, insensibles, etc., si vous ne leur plaisez pas suffisamment.
Il n'est pas sécuritaire d'être philosophe lorsque la section des commentaires est activée sur les sites Web publics, car la vérité est que beaucoup de gens ne se soucient pas de vos sensibilités, de vos handicaps, etc.
La culture en ligne me semble déshumaniser, parfois, la discussion humaine. Cela aussi m'épuise et c'est pourquoi je ne prise pas les discussions philosophiques ; c'est-à-dire à moins que ce ne soit avec quelqu'un en qui j'ai confiance qui tolère suffisamment et qui ne verra pas mon épuisement comme une "excuse" pour se replier.
Ainsi, en tant qu'écrivain épuisé, vous devez faire ce qui suit si vous souhaitez vivre en paix : rejetez ceux qui sont en colère contre vous parce que vous n'écrivez pas ce qu'ils veulent que vous écriviez, et ne sous-estimez pas la partie du public qui est reconnaissante. pour votre travail pour eux.
Même écrire cela est un peu épuisant, mais au moins le niveau de satisfaction est plus grand.
Philosopher doit être fait avec amour pour le métier, pas avec haine pour ceux qui pensent différemment de vous.
Il semble que même au cours de cette décennie, certaines personnes soient toujours en colère d'être exposées à du contenu qu'elles n'aiment pas, comme si les médias devaient être dictés en fonction de leur version de la façon dont les choses devraient être.
Que vous soyez une personne épuisée ou non, souvenez-vous de ceci : vos ressources mentales ne sont pas infinies ; même s'elles sont rechargées, elles peuvent diminuer avec le temps, que ce soit quand vous êtes vieux ou que cela vous frappe sans préavis, comme cela a été le cas pour moi.
Comme je l'ai pensé aussi, je souhaite que Philosocom soit un endroit harmonieux et paisible, sans toxicité inutilement épuisante. Prenez-vous une tasse de café et profitez de mon contenu autant que vous le souhaitez, car j'ai l'intention de maintenir ce site longtemps après ma mort.
Edit : Pour clarifier les choses, il ne s'agit pas d'une déclaration de retraite. Il s'agit simplement d'une description de mes luttes quotidiennes, qui ne me laissent pas indifférent.
Ce que je veux surtout que les gens comprennent à partir de cet article, c'est que même quand quelqu'un est handicapé, il peut, en théorie, y avoir une solution ou un exutoire, même si ce n'est pas idéal comme cela aurait pu l'être si les choses étaient différentes. Je continuerai à écrire avec détermination.
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(English, original)
Generally speaking, I am not a jealous individual, even though I am well aware there are people who are more "privileged" than me simply because they don't have certain disabilities that stand in their way; disabilities that I have.
I don't like to whine either, but that doesn't prevent me from feeling the need to share my story with those who can benefit from it, whether or not they have the things I have.
Having autism is not that difficult when you don't interact with a lot of people or with people who are aggressive by nature; having an anxiety disorder is fine as long as the triggers are not present, and the environment is overall safe to live in.
However, if there is something that penetrates my solitude, it is my exhaustion syndrome. I don't know for sure what caused it, but what I do know, is that it paralyzed me from doing a lot of things I could've otherwise done in my relative solitude -- mainly read extensively, exercise regularly, and so on.
These are things I want to do, but this syndrome makes these activities extremely difficult to do, regardless of how much willpower I have.
For comparison, it's like a magnet that rejects you instead of attracting you. You want to stick to the magnet, but it only pushes you away like the stream of a waterfall while you're trying to climb it.
Ironically, this syndrome prevents me from sleeping, as its intensity is too distracting for me to be able to fall asleep. Therefore, I must be careful when allocating the limited mental energies I have.
If it means skipping over things I would've otherwise done, then so be it, as there are more days to be lived where I can perform these actions. Even without that syndrome, Rome wasn't built in a day, as they say.
I am not your typical philosopher who constantly talks about other philosophers in the history of our species. I took a few courses on philosophy both at university and online, but overall, I find it significantly easier, energy-wise, to be a contemplator than a scholar of philosophership.
Contemplating comes easier as there is no mental overload, and should I ever return to the academic life, I might, by accident, make my syndrome more severe than it already is.
Being your own philosopher in general feels freer than associating oneself with one school of thought or another.
Because of that, I don't see the energy-wise reason to invest in other philosophers (even though I partially did) when I can contribute to the world with my own philosophy.
If we are talking about being occupied, remember that with this syndrome I can't technically work in most jobs, menial as intellectual. I'd need many breaks and I might not be up to schedule, not because I'm lazy, but because the intense feeling of exhaustion is too powerful to persist against it.
As it is said in the Taoist teachings -- Wu-Wei -- have an effortless effort. That is my ideal endeavour as a generally exhausted man -- to be able to perform as many activities as possible with wasting as little energies as possible.
Regardless, we must be realistic if we wish to be reasonable -- accept what is within our control and beyond it, like Epictetus said.
There is little I can do against this general exhaustion other than have a lot of periods of rejuvenation. You can claim that I could've earned a living as a writer in some big company, but I cannot force myself to write when I am too exhausted.
In the past I tried working as a freelance writer for a few months; was too exhausted to finish the job I was given.
If there is something I am afraid of doing outside my apartment, is to show my disability ID in a supermarket, should I be too exhausted to stand in line.
People cannot understand at first sight, and I can't blame them for being ignorant about the unseen disabilities. Fortunately, I have someone to do the purchasing for me.
In short, I am well aware that I could've been something greater, philosopher-wise. I could've had a few diplomas, maybe even a PhD, be able to endure long discussions with other philosophers and get known enough like Jordan Peterson or Slavoj Zizek.
However, I need to allocate my energies wisely in order to live both productively and happily.
It's not always easy but I'm coping. I am still content with the fact that I managed to nonetheless be greatly industrious despite me being in my 20s.
As written elsewhere, beyond writing articles such as this, I have little reason to live, even though I am not suicidal or anything.
I don't like some of the philosophical communities today, at least from what I got to experience myself. They are not tolerant enough towards the disabled. They can be hostile, insensitive and so on, if you don't appeal to them enough.
It doesn't feel safe being a philosopher when you have your comments section turned on, on public websites, because the truth is that many people do not care for your sensitivities, your disabilities and so on.
The online culture had appeared to dehumanize, at times, the human discussion. This too exhausts me and this is why I don't prefer philosophical discussions; that is unless it's with someone I trust that is tolerating enough and won't see my exhaustion as an "excuse" to fall back.
Thus, as a writer with exhaustion, you must do the following if you wish to live in peace -- reject those who are angry at you for not writing whatever they want you to write, and not underappreciate the portion of the audience who is grateful for your work for them.
Even writing this is a bit exhausting, but at least the level of satisfaction is greater.
Philosophizing should be done with love for the craft, not hatred for those who think differently than you.
It appears that even in this decade, some people are still angry about being exposed to content they dislike, as if the media should be dictated according to their version of how things should be.
Whether you're an exhausted person or not, remember this -- your mental resources are not infinite; even if recharged, they can dwindle with time, whether it's when you're old or whether it will strike you without a moment's notice, as it did to me.
As I thought to myself as well -- I wish Philosoocom to be a harmonious, peaceful place, with no unnecessarily draining toxicity. Grab yourself a cup of coffee, and enjoy my content as much as you'd like, for I intend to keep this site going long after my death.
Edit: To make things clearer, this is not a declaration of retirement. It is merely a description of my daily struggles, which I am undaunted by.
What I mostly want people to understand from this article, is that even when someone is disabled, there can, in theory, be a solution or outlet, even if it is not ideal like it could've been if things were different. I will continue writing with determination.
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